Synthèse et Ecologie

Synthèse et Ecologie

On aime sentir les notes boisés ou fruitées de nos parfums. Elles nous transportent loin. Les publicités des grandes marques nous rappellent ces contrées lointaines et idéalisées.  Le parfum nous emmènerait dans le désert, près de l’eau, sur une autre planète ! La ville de Grasse par exemple dans le Sud de la France, capitale mondiale du parfum, incarne cet idéal de fabrication : climat méditerranéen, températures douces, pétales de fleurs et patrimoine historique, on rêve en achetant notre parfum qu’il soit ainsi composé.   Et c’est vrai qu’imaginer un laboratoire de chimie fait moins rêver que de penser à des champs de cultivation naturels et traditionnels. Aujourd’hui, pourtant, entre 50% et 90% des ingrédients dans la composition d’un parfum, proviennent de la synthèse. Plus qu’une question de charme, c’est une réelle question écologique que ce mode de fonctionnement pose. Synthèse et écologie…quels sont leurs véritables liens ? La synthèse est-elle vraiment une moins bonne amie de la nature que l’utilisation d’ingrédients naturels ?   La synthèse est faite d’une réelle histoire d’inventions et d’innovations. Le thym en 1719 est la première molécule isolée. Mais le véritable baptême d’une matière synthétique a lieu en 1868 avec Sir William Henry Perkin, chimiste anglais. La synthèse, développée en laboratoire paraît à première vue plus artificielle et donc moins écologique que les ingrédients naturels dans la composition d’un parfum, mais cela n’est pas si simple.   Tout d’abord la synthèse évite le transport de matières premières qui proviennent généralement de pays extérieurs à ceux dans lesquels sont réalisées les compositions. Les principaux producteurs de vanille par exemple restent aujourd’hui Madagascar, l’Indonésie et le Mexique. Si l’on prend l’exemple de la fleur, il faut 4500 kg de pétales frais pour fabriquer seulement 1kg d’essence, ce qui demande de longs acheminements par bateau ou par camion. Et l’acheminement des ressources n’est pas la seule problématique. Les différentes méthodes qui permettent d’extraire des matières premières leurs molécules odorantes demandent d’autres ressources. Il faut de l’eau par exemple dans l’hydrodistillation, une des méthodes les plus utilisées. Ainsi il faut environ 1500 L d’eau pour recouvrir 500 kg de rose pour l’opération d’extraction. La synthèse est un moyen également pour lutter contre la maltraitance de certains animaux. En effet de nombreuses matières premières dans la composition d’un parfum provenaient autrefois des animaux. C’est le cas du musc qui était d’abord une matière animale, mais qui est aujourd’hui largement devenu un produit de synthèse.   Bien sûr, certaines molécules chimiques sont néfastes pour la santé sur le long terme. Des molécules synthétiques sont détectées dans les sédiments de lacs ou en présence chez certaines animaux. Ces substances ne sont pas en soit négatives pour les écosystèmes, mais c’est plutôt leur usage quotidien ou les effets cumulés entre elles qui le sont.   Ainsi, l’industrie de synthèse du parfum est surveillée par des institutions ou des organisations spécialisées. Mais il s’agit plutôt de contrôler les conséquences de certaines molécules sur notre santé plutôt que de restreindre la synthèse, qui elle,  est un processus de fabrication et de composition de parfums qui semble meilleure pour l’environnement. Il faut bien sûr que les marques soient transparentes quant à la composition de leurs produits ! Bibliographie Le grand livre du parfum, pour une culture olfactive, collection Nez Culture, 2020 C’est pas sorcier : le parfum Greenpeace rapport d’analyses sur le parfum Article Produits d’hygiène : un parfum de danger revue écoconso Innovation et éco-conception pour les produits de l’industrie cosmétique, article Cairn 

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